Laïcité : favoriser le vivre et le faire ensemble dans la mutuelle

Aujourd’hui la laïcité nous questionne !
Comment mettre en œuvre la laïcité auprès des adhérents, dans les établissements ou encore les centres de services ?

Militants, élus et collaborateurs ont initié une réflexion afin d’inscrire les valeurs de la République dans les statuts MGEN. Une charte de la laïcité à destination des centres médicaux et dentaires est également en projet, en collaboration avec l’Observatoire national de la Laïcité.

Qu’en pensez-vous ? Vos avis nous intéressent ! Vos réflexions alimenteront la table-ronde qui sera organisée lors de l’Assemblée générale MGEN, le 7 juillet 2015.

 

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57 contributions

J.LAF 220 juillet 2015 at 23 h 46 minRépondre

Bonjour,
Pour ce vaste problème, peut être deux voies :
-la formation continue des enseignants qui semble quelque peu oubliée.
-un site qui permettrais de recenser les expériences positives et les milieux dans lequel elles ont eues lieu.

Enfin, j’aimerai que la MGEN puisse permettre d’autres débats par exemple sur son fonctionnement.

mirabelle5421 juillet 2015 at 12 h 18 minRépondre

Oui, j’approuve vos dires : les enseignants doivent être davantage accompagnés ! Ils seront de ce fait bien mieux préparer à réagir convenablement dans les situations dans lesquelles la laïcité est le principal sujet.

Et je suis complètement favorable à la mise en place régulière de ce genre de débats, à condition que la tonalité des messages reste la même que pour celui-ci. C’est très agréable (mais rare malheureusement…) de débattre avec des interlocuteurs aussi courtois !

Fabrice Henry20 juillet 2015 at 10 h 42 minRépondre

Bonjour à tous,

Nous nous étions engagés à publier une synthèse de la table ronde sur la laïcité. Voici donc les éléments que nous avons retenus.
Nous vous invitons à nous faire part de vos réactions éventuelles sur cet espace d’échanges.
Bien cordialement

Fabrice Henry, MGEN.
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Les délégués témoignent de leur difficulté à transmettre et à faire vivre la laïcité dans leur classe. Que faire ?
L’isolation et le manque d’outils des personnels enseignants sont pointés face à une laïcité qui n’est plus partagée et qu’une partie des élèves, voire des parents ou des enseignants eux-mêmes considère comme liberticide.
L’enjeu porte sur la fabrication du commun, comprendre la laïcité nécessite de construire un savoir éclairé et un esprit critique pour se défaire de ses préjugés et partager sa compréhension. On a considéré à tort que la question du religieux dans la vie publique était implicite. Faire revivre la laïcité à l’école nécessite :
– La neutralité du maître. En effet, la laïcité est d’abord accueil, liberté, fraternité.
– La compétence des enseignants sur le sujet de la laïcité, sur l’histoire des religions.
– L’éducation à l’autonomie et à la coopération.
– Le respect du contrat social, qui appelle un travail sur l’égalité des chances. Pour ce faire la mixité sociale est importante.

La laïcité est-elle universelle ?
En France, la laïcité est née de la séparation, par la loi, de l’Eglise et de l’Etat. Née de divergences de points de vue, la loi de 1905 a privilégié une conception pragmatique où c’est l’Etat, et non la société toute entière est laïque. Elle a instauré une neutralité de l’Etat et de ses serviteurs, vis-à-vis du fait religieux. La laïcité, inscrite dans notre Constitution, est le principe qui clôt les interférences entre l’Eglise et l’Etat, empêchant l’instrumentation du religieux sur le politique et inversement.
La conception française n’est pas universelle ni « accueillante » de toutes les pratiques. Au niveau européen, par exemple, la Cour européenne des Droits de l’Homme défend une conception différente, qui s’accommode des manifestations d’appartenance à une religion, mais qui pourraient être qualifiées de prosélytes en France.
A cet égard, la Belgique, ou encore le Canada, connaissent des situations contrastées. Aucun des deux Etats n’a constitutionnalisé la laïcité. En Belgique, la laïcité est vécue comme un effort de compromis, dont l’Etat doit être le garant. L’Etat finance les cultes.
Au Canada, elle s’est construite sur des « accommodements raisonnables », en fonction des revendications de communautés. Cette culture de compromis a toutefois créé un certain malaise et a poussé le gouvernement canadien à lancer une grande consultation en 2007.
La laïcité sous-tend certains principes pour les intervenants : liberté de conscience, égalité de droit, universalisme, vivre ensemble, impartialité de l’Etat.

Quelles mesures adoptées en France pour une réappropriation de la laïcité par le biais de l’école ?
L’école doit s’adapter aux évolutions de la société. Depuis 2012, le ministère de l’Education a mis en œuvre des mesures pour se réapproprier la laïcité : la Loi de refondation de l’école de 2013, la Charte de la laïcité de 2013… Une note récente de la DGESCO précise comment présenter la Charte de la laïcité à l’école aux parents d’élèves pour la rentrée 2015.
Pour renforcer la compétence des enseignants sur le sujet de la laïcité, sur l’histoire des religions, des dispositifs de formation dans les ESPE ont été créés et la formation de 1000 formateurs de proximité est en cours.
La laïcité doit faire l’objet d’un enseignement spécifique (éducation civique, enseignement du fait religieux en histoire…), mais elle se construira également au travers des différents enseignements, des activités culturelles, qui permettent aux élèves de construire leur pensée.
L’éducation populaire permet d’agir en prévention. L’imbrication étroite de l’éducation populaire avec l’enseignement scolaire permet aux élèves de s’éduquer dans une ambiance chaleureuse, où peuvent se développer les valeurs de la République.

Quels engagements pour MGEN ?
A l’issue de la table-ronde, Thierry Beaudet et Florence Robine ont signé la Convention pour la promotion de la réserve citoyenne. Par ce biais, MGEN devient officiellement ambassadrice de cette initiative, qui vise le renforcement des actions de l’école en matière d’éducation à la citoyenneté et à la laïcité, à l’éducation à l’égalité entre les filles et les garçons et à l’éducation aux médias et à l’information.

TARDITI JEAN LOUIS14 juillet 2015 at 22 h 36 minRépondre

La jeunesse est le temps de l’idéal!
Aidons la à trouver le chemin vers une vie de citoyen éclairé.
Animons des « café philo » autour du thème de la laïcité au sein de nos établissements d’enseignements!
Sachons nous mettre à l’écoute pour répondre aux interrogations.
Permettons ainsi à notre jeunesse d’apporter le meilleur d’elle même à une grande cause, celle de la concorde républicaine an l’aidant à s’approprier les outils de la laïcité

Gaelbp16 juillet 2015 at 15 h 44 minRépondre

Il est vrai que les cafés philo pourraient représenter un réel vecteur de réflexion pour nos jeunes ! Cependant, je pense que le cadre est un élément essentiel pour stimuler l’envie des jeunes à participer à ce genre d’exercices intellectuels : les établissements scolaires sont, d’emblée, un cadre que les jeunes renieront plus ou moins naturellement. Donc (même si l’on sort légèrement du débat initial), pourquoi ne pas organiser des sorties dans des lieux plus originaux et plus conviviaux pour leur apporter cette volonté dont ils ont besoin pour se lâcher ?

Anne-Marie Harster13 juillet 2015 at 16 h 23 minRépondre

Bonjour, une synthèse sera mise en ligne sur ce forum prochainement. D’ici là je vous propose quelques verbatim de notre AG.
Au plaisir de vous lire

« La laïcité à la française est une laïcité de la neutralité. On a longtemps pensé que la laïcité était « l’implicite » du contrat social. Or aujourd’hui l’implicite doit être explicité et vécu. (…) L’école en est l’un des territoires. Son travail est de cartographier différents points de vue, ne pas en faire prévaloir un sur l’autre, et de faire émerger un jugement critique.
(…) Le maillage entre éducation scolaire et éducation populaire est déterminant pour incarner les valeurs de la République. » Cynthia Fleury, philosophe, enseignante et membre du Comité consultatif national d’éthique

« La laïcité est garante du vivre ensemble. L’un de nos premiers combats, c’est l’égalité des chances et la résorption des inégalités sociales. Nous avons l’obligation de retrouver le sens de cette promesse laïque et républicaine de l’école.(…) Nous devons travailler avec les enseignants et la communauté éducative, et ses partenaires, pour apporter leur vision, leur compréhension du monde. Pour faire évoluer les mentalités. » Florence Robine, directrice générale de l’enseignement scolaire (Dgesco)

« La laïcité est confrontée aujourd’hui à une juxtaposition de communautés qui vivent côte à côte mais pas ensemble. Il faut réfléchir à une nouvelle approche de l’universalisme basée non plus sur ce qui nous rassemble mais sur les différences et les spécificités. C’est la somme de celles-ci qui pourra favoriser le vivre ensemble.(…) Pour se réapproprier le thème de la laïcité, il faut d’abord agir sur l’enseignement et l’école, là où tout commence. » Jean-Pascal Labille, secrétaire général de l’Union nationale des Mutualités socialistes – Solidaris (UNMS)

Sbarbati11 juillet 2015 at 10 h 50 minRépondre

Pendant les assises MGEN, lors de la table ronde organisée le 8 juillet, Florence Robine directrice générale de l’enseignement scolaire (Dgesco) dit « la laïcité est garante du vivre ensemble ». Je souhaite illustrer ce propos : des collègues de travail, musulmans, respectueux des valeurs de la République, parents de deux filles scolarisées en collège, l’une en 6e l’autre en 3e me font part de leur désarroi : la maman qui ne porte pas le voile, qui faisait le ramadan en juin dernier , a donné comme consigne à sa fille en 6e de ne pas le faire car elle est trop jeune. Sa fille l’a quand même fait par pression exercée sur elle par certains élèves. La fille qui est en 3ème se fait harcelée « parce qu’elle ne met pas le voile ». Bonne élève, elle refuse d’entrer dans un clan communautaire. Les parents demandent l’intervention de la direction du collège, de l’IA pour protéger ses filles. Cette réponse se fait attendre et inquiète fortement les parents. Sans réponse de notre République, nous prenons le risques de voir l’émergence de groupes communautaires sectaires qui se renforceront, deviendront de plus en plus violents faisant pression sur ceux qui veulent vivre leur religion en accord avec les valeurs de la République. L’enjeu est très important. Nous devons convaincre que les valeurs de la République assurent la paix, permettent le bien-vivre de tous. Saurons protéger également les musulmans qui ne souhaitent pas se faire happer par des mouvements sectaires ?

jason.thorne998 juillet 2015 at 11 h 14 minRépondre

Bonjour,
Est-il prévu de nous transmettre un bilan de cette table ronde ?
Merci

Gaelbp9 juillet 2015 at 17 h 56 minRépondre

Oui, je soutiens l’idée émise par jason.thome99 ! Il est vrai qu’il serait intéressant de nous fournir un récapitulatif de cette table-ronde si cela n’est pas déjà prévu.

Et, simple proposition supplémentaire : à l’avenir, peut-être serait-il également intéressant de faire participer un échantillon d’adhérents ?

Bonne fin de journée.

Anne-Marie Harster7 juillet 2015 at 14 h 39 minRépondre

Notre forum a été ouvert il y a douze jours ! 45 contributions ont été déposées. Merci à vous pour ces échanges, accompagnés de références qui enrichissent le débat.

Cet après-midi à 16h, lors de l’Assemblée générale MGEN à Metz, une table ronde réunira Cynthia Fleury, philosophe ; Florence Robine, directrice générale de la DGESCO au ministère de l’Education nationale et Jean-Pascal Labille, secrétaire général de Solidaris (Mutualité socialiste belge et ancien ministre). Une discussion avec les délégués des mutualistes à l’AG sera proposée.

Vous dites que MGEN peut agir aux côtés des enseignants, en fait, on se sent peut-être tous démunis et les espaces sereins pour parler de ces sujets sont peut-être trop rares. Notre défi est d’arriver à faire comprendre ce qu’est la laïcité, dit Catia. Oui, et sans doute aussi, de parler avec ceux qui sont concernés par des situations où elle est remise en question ainsi que d’imaginer des solutions, plutôt que d’accepter des blocages.
L’idée de débats ouverts avec les profs, les élèves, les parents et les partenaires de l’école est motivante. D’ailleurs cela existe déjà dans certains établissements. Peut-être même pourrions-nous imaginer des actions concrètes à l’issue de ces débats. La Courbe6, merci de votre témoignage. Qu’en ont pensé les participants à votre rencontre ? Si vous souhaitez nous inviter, nous répondrons avec plaisir.

Nous vous communiquerons les moments phares du débat d’aujourd’hui.

Cordialement,

Anne-Marie Harster, déléguée nationale

LA COURBE6 juillet 2015 at 15 h 22 minRépondre

Très récemment la laïcité a fait couler beaucoup d’encre…dans notre école primaire les élèves ont été touchés et sensibilisés à cette valeur. Il est essentiel aujourd’hui que la laïcité reste présente à long terme dans l’esprit de chacun. Des séances débat sont organisées dans les classes, des activités ponctuelles inscrites au programme de l’éducation nationale sont travaillées à tout niveau, mais une réflexion plus large et plus fréquente sera envisagée dès la rentrée de la Petite Section au Cm2. Pourquoi ce besoin ? Notre école ne se trouve pas dans une zone particulièrement difficile mais le peu de mixité implique aussi une certaine méconnaissance d’autrui. Bien que nous soyons tournés vers l’Europe, étant une école primaire bilangue français-allemand, la place de l’autre en tant qu’individu laïque doit être assurée. Lors d’une soirée-débat ouverte aux familles et à tous, seulement 10 personnes étaient présentes sur 200 élèves inscrits dans l’établissement…alors oui,on a besoin d’aide, besoin que de grandes institutions relayent cette valeur…merci à mgen !

LaurentM7 juillet 2015 at 16 h 24 minRépondre

Bonjour LaCourbe,

Votre message m’intéresse beaucoup, si ma capacité à lire entre les lignes n’est pas rouillée j’en ai déduit que vous enseignez en Alsace/Moselle 😉

L’enseignement religieux a-t-il toujours lieu dans les écoles publiques ? N’est il pas difficile de parler de laïcité dans les conditions assez « originales » du concordat de 1801 ?

Bien évidemment si vous n’enseignez pas en Alsace/Moselle je suis désolé de vous avoir transmis ce message !

Bernard JABIN6 juillet 2015 at 8 h 26 minRépondre

Trois des partenaires historiques de L’ESPER (L’Economie Sociale Partenaire de l’Ecole de la République), la CASDEN, la MAIF et la MGEN, ont remis le 10e Prix de l’initiative laïque 2014, dans le cadre des Rendez-Vous de l’Histoire de Blois, qui fonctionnent depuis 2004.
Ces trois entreprises de l’ESS (Economie Sociale et Solidaire) ont récompensé le philosophe Henri Pena-Ruiz pour son œuvre en faveur de la laïcité et de la tolérance : le « Dictionnaire amoureux de la laïcité ».
Cet ouvrage se présente comme une encyclopédie. L’auteur y aborde le thème de la laïcité par le biais de moult entrées : éducation, littérature, sociologie, histoire, géographie, philosophie, etc.
Il insiste sur le fait que les fanatismes religieux d’aujourd’hui s’avèrent de plus en plus inquiétants. Il explique que face à eux, il n’existe qu’un seul et unique rempart : la laïcité.

mirabelle546 juillet 2015 at 11 h 15 minRépondre

Merci pour le partage de cet ouvrage Bernard JABIN ! Je dois avouer que vous avez su me donner l’envie d’y jeter un œil.

D’après ce que j’ai pu comprendre, il semblerait qu’Henri Pena-Ruiz ait également été professeur de philosophie et qu’il ait eu Manu Chao en tant qu’élève au début de sa carrière de professeur !

Bref, je regarderai ce fameux « dictionnaire » de plus près dès que possible !

Bonne journée.

Patrick5 juillet 2015 at 22 h 58 minRépondre

Il nous est demandé de « contribuer à la réflexion »… J’avais cru comprendre qu’il ne s’agissait pas essentiellement de « théoriser », que cette réflexion se voulait un peu « prospective » et qu’il s’agissait plutôt d’envisager le « vivre et faire ensemble dans la mutuelle »…
Pour essayer de m’inscrire dans cette démarche, je livre quelques pistes… « de réflexion »…
– une charte pour les établissements, c’est très bien. Mais pourquoi pas aussi, une charte (à adapter) pour les autres structures MGEN (Centres de service et d’appels)?
– pourquoi ne pas afficher clairement, dans les lieux où nous accueillons nos adhérents, l’attachement au principe de solidarité? « Solidarité, Démocratie, Laïcité ». Est-ce que la mise en avant de la laïcité comme l’une des valeurs et principes piliers de la mutuelle n’aurait pas plus (au moins autant, à mon avis) d’écho auprès du public (adhérents actuels ou potentiels) que celle de la « non lucrativité »? D’ailleurs, toutes les « vraies mutuelles » ne devraient-elles pas se revendiquer de la laïcité républicaine?
– l’inscription de la laïcité dans les statuts doit être l’occasion d’une communication sur la mutuelle « ouverte à tous » (valorisant la non discrimination et sans que cela puisse être interprété comme une démarche commerciale).
Voilà. C’est tout (pour le moment, peut-être…).

MY1413 juillet 2015 at 10 h 49 minRépondre

Tout à fait d’accord avec Patrick: l’inscription de la laïcité dans les statuts de la MGEN est réaffirmation de son ouverture à tous et c’est très bien ainsi.
Au delà, notre mutuelle se doit aussi d’être pragmatique. Une charte dans les établissements, pourquoi pas mais il ne faut pas pour autant négliger les autres centres. Est-on sûrs que dans l’ensemble de la structure MGEN les responsables sachent comment réagir en cas de difficulté ou simplement d’interrogations sur le sujet de la laïcité ou de la gestion du fait religieux en entreprise? La question n’est peut-être pas si simple. De grandes entreprises ont édité des guides à l’usage des managers, y compris au sein de celles ayant une délégation de service public (voir le guide de la RATP). Alors à quand des formations en interne et un guide sur la laïcité au sein de l’entreprise MGEN ? L’exemplarité est certainement encore à travailler.
Défendre la laïcité nécessite d’agir à plusieurs niveaux. Le rôle social des mutuelles devrait les amener à s’emparer de la question du vivre ensemble et donc de la question de la laïcité mais elles ne peuvent faire l’impasse sur le travail à effectuer en interne.

BIACHE Roland4 juillet 2015 at 17 h 12 minRépondre

La laïcité est-elle un rempart contre l’extension des mesures néo-libérales (qui enrichissent les plus riches et appauvrissent les plus pauvres au risque d’être schématique) et contre les idées xénophobes qui se développent en France et en Europe (et sans doute dans le monde entier).
Nous l’avons souvent pensé parce qu’à la fois c’est partiellement vrai, ou ça a pu l’être, et parce que nous avons idéalisé, voire mythifiée cette laïcité « à la française » qui a laissé tant de jeunes et de moins jeunes sur le bord du chemin. Le cumul et la superposition des insécurités économiques, sociales et culturelles pousse soit au désespoir (la désaffiliasation sociale) ou à des formes de révolte qui s’expriment dans une communautarisme identitaire qui peut aller jusqu’à la violence extrême. Les organisations laïques et au delà, les personnes de culture laïque ont-elles l’envie, les moyens de faire barrage à cette montée des extrémismes ?
à suivre

Rosine Argo3 juillet 2015 at 18 h 15 minRépondre

La laïcité ne doit par être un dogme, ni la justification à exprimer des opinions contraires aux valeurs démocratiques.
C’est un état d’esprit, une conduite citoyenne à partir desquels les citoyens peuvent vivre ensemble dans le respect de leurs différences.
Si elle est un outil de notre république en réponse à l’omnipotence de la religion catholique, pour autant, il n’y a que nous qui la considérons comme valeur universelle. Cependant, en la faisant vivre comme garant de notre cohésion républicaine, gageons que d’autres peuples pourront s’en inspirer pour dépasser leurs divisions ethniques et/ou religieuses.

Raymond Beltran3 juillet 2015 at 14 h 00 minRépondre

Société Laïque
http://www.republicains-laiques-audois.org

Laïcité universelle ?

Je ne sais pas si la laïcité irrigue tous les secteurs de la vie en société. Je crois que nous sommes nombreux à le souhaiter car cela améliorerait les relations entre les citoyens et favoriserait la coexistence entre ceux qui doivent vivre ensemble alors qu’ils sont différents, qu’ils pensent différemment et qu’ils veulent garder comme un bien précieux leur liberté d’opinion et d’expression.
Ce qui empêche le progrès de la laïcité me semble relever de deux problématiques : l’ignorance pour beaucoup de la signification de ce concept et les fausses explications que l’on donne de son contenu par une manipulation partisane qui la dénature et qui provoque le rejet de l’image que l’on donne ainsi.
Pour défendre et promouvoir la laïcité il faut donc commencer par la faire connaître dans sa simplicité et donc en donner une définition compréhensible et dépourvue d’ambiguïté. Il faut aussi éviter de vouloir la récupérer de manière restrictive, de façon discriminatoire, ce qui la fait rejeter par une partie de la société. Alors on manque l’objectif de rassemblement que l’on dit vouloir lui fixer.
Pour défendre et promouvoir la laïcité il faut ne pas être naïf et bien se rendre compte que les religions dominantes n’en sont jamais favorables et que, seules, les religions minoritaires s’en réclament dans la mesure où elles peuvent en tirer profit contre les premières et uniquement dans la mesure où elles peuvent en bénéficier.
Si nous voulons que la laïcité soit partout positive dans la société, il faut prendre conscience qu’elle est universelle et qu’elle n’a pas à être confinée dans nos frontières. Mais il ne faut pas pour cela vouloir trouver ailleurs la copie à l’identique de ce que nous connaissons, qui s’est historiquement bâti chez nous dans un contexte différent de celui qui existe partout ailleurs.
Si nous voulons voir la laïcité être comprise et se développer hors de nos frontières, il faudra déjà dépasser certains poncifs très répandus comme celui d’affirmer que seuls le Portugal et la Turquie sont laïques parce que le mot laïcité figure dans leur Constitution, où l’affirmation que le mot laïque ne se traduit pas, ou mal, dans d’autres langues, comme si l’essentiel était là. Le travers à éviter quand on veut être entendu hors de nos frontières c’est de vouloir imposer aux autres ce qui relève de nos coutumes et être plus exigeant pour eux que pour nous dans la fidélité à notre modèle et à l’immédiateté de son application chez eux.
Donc la laïcité c’est quoi ?
Je ne connais qu’une définition légale de la laïcité en France, celle que nous donne la loi du 9 décembre 1905 dans ses articles 1 et 2. Les articles suivants relevant plus de la mise en application pratique de ce texte à son époque que de son actualité juridique. Il fallait prévoir alors une sortie de crise avec les religions en place.
Loi de séparation de ce qui avait été uni pendant des siècles auparavant, entre les églises et l’État, particulièrement et surtout avec l’église catholique depuis le concordat de 1802. Aussi loi d’équilibre, en retrait avec plusieurs projets précédents, plus radicaux, les législateurs ayant refusé certains amendements de rupture plus forte avec les religions. Loi d’aboutissement d’une longue période de conflits depuis la Révolution française tout au long du XIXe siècle et qui s’étaient souvent concrétisés sur le contrôle de l’éducation. Après les lois laïques sur l’école vinrent celles qui organisaient la laïcité dans la société, dont principalement la loi de 1901 sur la liberté d’association et celle de 1905 sur la séparation, qui est le couronnement de cette démarche.
Son art. 1 précise que :
« La république assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes, sous les seules restrictions édictées ci-après dans l’intérêt de l’ordre public ».
Ces restrictions, l’usage montre qu’elles sont très limitées, et que les autorisations, y compris d’aller sur la voie publique sont pratiquement la norme.
L’art. 2 précise que :
« La république ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte ».
Ce point fort est souvent affaibli par des dérogations et surtout par des subterfuges utilisant des lois postérieures comme la loi Astier de 1919 sur l’apprentissage qui permet de subventionner l’enseignement technique catholique ou autre. Aussi par des jeux sur le subventionnement culturel qui permet en fait, par pure hypocrisie, de subventionner des associations cultuelles. Eglises et mosquées en bénéficient avec la complicité d’élus de droite et de gauche.
Quoi qu’il en soit, la loi de 1905 est le socle de la laïcité en France. Elle ne s’applique pas en Alsace- Moselle, ni en Guyane, ni à Mayotte, ni dans les TOM et il y a peu de chances qu’elle soit intégrée à la Constitution (ce que je souhaiterais) car alors elle s’appliquerait obligatoirement à l’Alsace-Moselle. Mais, même si parfois cette loi est détournée, elle reste la garantie de non-retour et peu de politiques osent vouloir la contester, tout en parlant souvent de dépoussiérage ou de mise à jour nécessaire au bénéfice de la religion musulmane.
La Constitution du 4 octobre 1958 dans son art. 2 précise seulement que :
« La France est une république indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. (…) »
Le mot laïque y figure mais sans préciser sa signification juridique autre que la valeur sémantique de ce mot bâti au XIX siècle.
Le Préambule de cette Constitution se réfère à la déclaration de 1789, complétée par le Préambule de la Constitution de 1946. La première dans son article 4 définit « la liberté (qui) consiste à pouvoir faire tout ce que ne nuit pas à autrui. Ainsi, l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance des mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la loi. »
Le Préambule de la Constitution du 27 octobre 1946 précise que « la nation garantit l’égal accès des enfants et des adultes à l’instruction, à la formation professionnelle et à la culture. L’organisation de l’enseignement public gratuit et laïque à tous les degrés est un devoir de l’État. »
Malgré le vote de lois anti laïques au niveau de l’enseignement après 1946 le principe en est resté.
Mais on voit bien l’importance qu’à gardée au niveau juridique la loi de 1905 de séparation pour définir la laïcité de notre État de droit.
Et, ailleurs ?
Il est étonnant qu’en même temps que nous nous persuadons que la laïcité n’est pas compréhensible pour les étrangers, tout en voulant la leur « vendre », il en est qui nous disent qu’eux ils s’en sont réclamés avant nous.
Dans l’Etat de Virginie, en 1778 « l’Act for Establishing Religions freedom » avait introduit la séparation entre l’église anglicane et cet Etat. Dès 1789, un amendement à la Constitution des États-Unis d’Amérique reprit cette disposition qui ne fut ratifiée pourtant que le 15 décembre 1791 et qui précise : « le Congrès ne fera aucune loi qui touche à l’établissement ou qui interdise le livre exercice d’une religion, ni qui restreigne la liberté de parole de la presse ou le droit du peuple de s’assembler paisiblement et d’adresser des pétitions au gouvernement… » Cet amendement, le premier amendement, toujours en vigueur de nos jours, a été qualifié en 1802 par Thomas Jefferson comme le « Wall of separation between church a state ».
Dès la fin du XVIIIe siècle, dans une inspiration commune, dans une concordance temporelle remarquable, la Révolution française et la jeune nation américaine développèrent une aspiration à la liberté qui aboutit en France à la laïcité, même si le concept et l’application politique ne se développeront chez nous que dans la deuxième partie du XIXe siècle.
Je reviendrai sur cette séparation aux USA, mais je vais aborder ici rapidement le cas de la Turquie et celui du Portugal.
Quand Moustapha Kémal (dit Ataturk, le père de la Turquie) voulu faire de la Turquie un Etat moderne, sur les ruines de l’empire ottoman et du conflit qui accompagna sur son territoire la première guerre mondiale, il s’inspira du modèle français et de notre culture. Il prit la laïcité et voulut en faire un moteur qui permette à la Turquie d’émerger des gangues ottomanes en même temps qu’il fit adopter l’alphabet latin, entre autres changements radicaux qu’il imposa à la nouvelle nation qu’il voulait créer.
Encore de nos jours, ce sont les militaires de l’armée turque qu’il avait formée qui sont restés les garants de cette laïcité du pays, pourtant mise bien à mal par les pressions islamistes autour et par la poussée politique interne des partis au pouvoir qui affrontent la résistance laïque de leur armée.
Je crois aussi qu’il y a deux Turquies. Une Turquie moderne et souvent laïque, particulièrement à Istanbul et dans certaines villes et une Turquie, particulièrement rurale et géographiquement majoritaire en étendue qui ignore la laïcité. La valeur laïque est très fragile et l’équilibre armée-parti « islamiste modéré » ne laisse pas préjuger de la suite, même si la Turquie était admise un jour à l’U.E.
Quoique cela nous gêne parfois de les citer, n’oublions pas deux autres états « laïques » dans cette région, dont un disparu aujourd’hui, l’Irak, et l’autre très affaibli mais aux réactions sanglantes, la Syrie. Leur régime Baas, militaire, avait été « laïque » en apparence… On voit bien ce qui apparaît maintenant de la réalité vraie au moment de leur sortie de la chape de plomb dictatoriale qu’il les écrasait auparavant.
Il est à remarquer que la laïcité n’a jamais existé en pays musulman que sous une chape militaire, y compris en Algérie et en Egypte si on peut parler là-bas de laïcité. Je ne crois pas à la laïcité en régime dictatorial, car il n’y a pas de laïcité sans liberté.
Le Portugal, issu de la révolution des œillets, fortement influencé par le PCP, a mis dans sa Constitution le mot laïcité, mais à gardé une forte imprégnation religieuse et je ne suis pas sûr que les institutions soient partout restées très laïques en dehors de l’Alentejo. On sait même que les établissements scolaires reçoivent la visite de clercs et des évêques et les combats laïques ne sont pas plus intenses là qu’en Italie ou qu’en Espagne.
C’est pourquoi je voudrais que l’on dépasse les images d’Épinal sur une laïcité qui n’est que formelle et qu’enfin on voit mieux la réalité qui nous entoure. D’autant que je suis sûr que, hors des pays musulmans évidemment, les progrès laïques sont sensibles pour le bonheur des endroits où cela existe et nous pouvons aider à développer ce progrès pourvu que l’on ne demande pas de nous imiter mais que l’on accompagne les avancées en expliquant mieux comment il est important pour vivre ensemble au XXIè siècle d’appliquer la laïcité.
Et, plus près de nous, quoi ?
L’Italie, avec pourtant le Vatican en son sein, indique dans sa Constitution du 22 décembre 1947 une séparation : « l’État et l’église catholique sont, chacun dans son domaine, indépendants et souverains » dit l’art. 7 de cette Constitution. Son art. 8 précise que « toutes les confessions religieuses sont également libres devant la loi. Les confessions religieuses différentes de la catholique ont le droit de s’organiser selon leurs propres règles tant qu’elles ne contreviennent pas à l’ordre public italien. » L’art. 19 précise encore que « tous ont le droit de professer librement leur propre foi religieuse, quelle qu’elle soit, individuellement ou en association, d’en faire la propagande et d’exercer le culte en privé ou en public, pourvu qu’il ne s’agisse pas des rites contraires aux bonnes mœurs ». Les articles 20 et 21 continuent à affirmer la liberté d’écrit, de pensée ou orale. L’art. 33 précise que « la République dicte les normes générales qui dirigent l’instruction et institue l’école de l’État pour tous les ordres et tous les grades », l’art. 34 que « l’école est ouverte à tous… » etc… Il est remarquable cette insistance dans les textes à affirmer ces libertés dans le détail comme si on avait craint d’avance pour leur respect futur !
L’Espagne, à l’art. 16 de sa Constitution de 1978 indique que :
1. « Se garantit la liberté idéologique, religieuse et des cultes des individus et des communautés sans autre limitation, dans leur manifestation, que celles qui sont nécessaires pour le maintien de l’ordre public que la loi protège… »
3. « Aucune confession n’aura de caractère officiel. Les pouvoirs publics prendront en compte les croyances religieuses de la société espagnole et maintiendront les relations de coopération utiles avec l’église catholique et les autres confessions ».
L’art. 27 proclame :
1. « Tous ont droit à l’éducation. La liberté de l’enseignement est reconnue… ».
Il est vrai que les accords du Latran en 1929 accordent à l’église catholique italienne un certain nombre des privilèges et garanties et que les concordats signés entre l’Espagne et le Vatican sont importants et garantissent à l’église espagnole pas mal d’avantages. Il ne faut pas l’ignorer…
Mais je tenais ici à remarquer que des textes fondamentaux existent en d’autres pays qui instituent la liberté religieuse, la liberté d’opinion et d’expression, très souvent en parallèle avec les droits de l’homme, énumérés et mis en évidence. Il arrive aussi que la séparation de l’État et des églises soit inscrite dans la Constitution et pourtant nous aurons du mal à parler d’État laïque.
Il faut dire que les textes écrits sont une condition nécessaire mais pas suffisante de l’instauration de la laïcité. Nécessaire car, sans liberté de croyances et d’opinion, il ne peut pas y avoir de laïcité, sans démocratie non plus. Nécessaire car sans séparation entre la religion et les institutions publiques officielles elle n’existe pas non plus car nous sommes dans ce cas devant une religion officielle.
Mais ces textes ne sont pas suffisants car le poids des traditions et l’influence religieuse comptent fortement sur leur bonne application. Nous sommes dans des sociétés dans lesquelles les religions ont été très influentes dans le passé et elles veulent garder leur emprise dans le présent et leurs citoyens restent très compréhensifs devant les débordements religieux actuels.
En France la laïcité n’a pas été mise en place d’un seul coup au XIXe siècle et il a fallu un effort important pour dépasser les résistances finales. Ailleurs ils ne sont pas prêts à employer la force pour obtenir les renoncements nécessaires, même si l’histoire nationale chez eux montre des oppositions contre la religion plus fortes que celles qui ont été employées en France. Il est entendu que ce n’est pas au nom de la laïcité qu’ils remettraient en cause le consensus national sur ce plan.
Il nous faudra accompagner les mouvements laïques et employer les arguments qui les fassent progresser, sachant qu’ils iront de pair avec la déchristianisation et la laïcisation de la société, qui ne viendra pas d’une option politique ou idéologique volontaire.
Pourtant la laïcité progresse hors de chez nous :
Si, selon certains parmi nous, l’imitation de la laïcité n’est pas florissante ailleurs, il faudrait arrêter de croire que personne ne comprend hors métropole ce qu’elle est. Mais il faut arrêter de la présenter dans le contexte franco-français, mettant en avant l’enjeu scolaire, et davantage mettre l’accent sur l’équilibre des institutions et l’ouverture aux différences. Si la tolérance est une question de morale, la laïcité est une façon politique de traduire les droits de l’homme et il faut la présenter ainsi.
Elle n’est pas une conception philosophique, mais une façon de traduire politiquement la manière de faire coexister pacifiquement des gens différents. Si tout le monde partage la même opinion et les mêmes croyances la laïcité ne sert à rien. Si cela n’est pas le cas… Alors, il faut trouver comment faire pour en tenir compte. Or, c’est le cas de plus en plus fréquent dans le monde. Cela doit nous permettre de présenter la laïcité comme le moyen rendant de plus en plus possible la vie en commun pour tous dans la diversité. D’autant que les différences sont plus fortes et les oppositions ethniques le plus violentes là où elle est ignorée et où elle pourrait le mieux contribuer à diminuer les tensions.
Pendant quelques années j’ai bataillé auprès des amis laïques pour leur faire admettre que la laïcité progressait aussi ailleurs qu’en France. Je ne veux pas faire ici la liste des liens avec les associations analogues existant en Italie, en Espagne, au Portugal, en Belgique, au Québec, aux USA, en Amérique latine, etc…. qui veulent promouvoir cette laïcité que nous souhaitons voir se répandre partout.
En parcourant des coupures de presse datant de quelques années je récapitule les articles de La Repubblica qui défendent l’impartialité de l’instruction publique face au phénomène religieux, le jugement d’un tribunal italien requis par des parents d’élèves, de El Pais avec des parents qui exigent le retrait du crucifix dans les classes, ou la lettre de Massimo D’Alema en 2008 au Corriere della Sera qui défendait la laïcité de l’État. J’aurais pu ajouter des jugements de la Cour Suprême des USA donnant raison aux réclamations de ceux qui refusaient les prières publiques dans le stade avant les compétitions sportives, etc…
Le gros obstacle à la laïcité est la pratique religieuse. C’est une évidence. Même si la laïcité n’est pas fondamentalement areligieuse, tant que les mentalités sont imprégnées de religion dans la société, il est difficile de faire monter une réticence face à l’emprise religieuse sur la vie sociale.

Et, en France ?
Je n’oublie pas que les 40 premières années de la IIIe République ont été une succession de conflits entre républicains et monarchistes donc entre laïques et religieux et je ne crois pas que l’on aurait pu avancer alors par un consensus entre parties adverses dans ce contexte oppositionnel.
Je constate que la République espagnole et la guerre civile 36-39, ont permis à la contestation religieuse de s’exprimer en Espagne avec puissance et il en reste encore des traces dans la population. Malgré l’influence et la domination que l’église catholique exerce toujours sur place, on se rend compte que 20 % des enterrements se font en dehors de l’église, alors que celle-ci possède encore la moitié des 17 000 cimetières espagnols. Je n’ajouterai pas le nombre de mariages civils, devenus plus nombreux que ceux pratiqués à l’église. J’expliquerai la poussée laïque en Espagne par la laïcisation progressive de la société espagnole.
Je serais hors sujet si je développais, en Irlande, en Allemagne, aux USA, l’influence de la pédophilie des clercs et des pratiques dans les institutions catholiques que les média développent si facilement maintenant et qui favorisent aussi la défection religieuse.
Mais je serais encore très angélique si je ne remarquais pas que, parallèlement à la baisse de la pratique religieuse, se développe un intégrisme de plus en plus fort de la part des fidèles des différentes religions. Ce qui constitue un obstacle évidant au développement de la laïcité.
Il n’y a pas de condition suffisante, mais l’inscription dans les lois est nécessaire. Qu’elle ne suffise pas c’est évident car le mot laïcité n’est pas le sésame qui l’instaure dans la réalité.
Pour moi, il y a d’autres conditions qui permettent l’accès au contenu de ce mot si ambivalent pour les politiques. Il a fallu en France, historiquement, les allers-retours du XIXe siècle entre un État (l’Empire d’abord… et ses suites), qui a voulu prendre la prééminence sur une Eglise qui voulait garder ses avantages et privilèges sur l’éducation.
Pendant des siècles, après la rupture de la Révolution, des conflits se terminant par des prises d’avantage réciproques se sont succédé. Progressivement une évolution est devenue sensible même si elle ne faisait pas consensus. La IIIe République à ses débuts accélérera le processus et le concrétisa rapidement, tout en le durcissant, mais c’était nécessaire.
J’insiste beaucoup sur la base juridique de la laïcité parce que je voudrais que l’on arrête avec l’ambiguïté de la définition. Je dis que cela est une condition nécessaire pour arriver à la laïcité, je persiste pourtant à dire que ce n’est pas une condition suffisante.
Car, avant que la loi de 1905 ne nous donne le cadre juridique de la laïcité, celle-ci avait commencé à exister avec les lois des années 1882-86 dans les écoles et la pratique qui s’en était suivie. Jules Ferry voulait ouvrir l’école à tous les enfants et faciliter leur admission (gratuité, obligation de scolarisation) pour éviter le prosélytisme religieux Goblet écarta de cette institution les clercs. Dans ce cadre scolaire légal, qui n’interdisait pas l’existence d’un système privé, il fallait définir une doctrine de cohabitation pour atteindre l’objectif. Et je ne veux pas allonger ici avec les analyses allant de la circulaire Ferry aux instituteurs aux influences pédagogiques de Ferdinand Buisson, mais une réflexion se développa alors parallèlement à la mise en place des institutions scolaires laïques et à la formation des enseignants dans le cadre des écoles normales d’instituteurs. Il fallait former des républicains et des patriotes.
Et je prétends que c’est cette réflexion qui a permis de préparer l’éclosion de la loi de 1905, mais, surtout, et, c’est cela qui est essentiel, de faire comprendre à tous ce que la laïcité apportait de positif.
Pour accueillir tous les enfants sans distinction d’origine, de croyance ou d’opinion, il fallait une institution neutre, dans laquelle personne ne chercherait à les « récupérer », qui chercherait à développer leur esprit critique, à les éduquer, à les faire progresser dans la société (l’ascenseur social), sans que cela puisse susciter de méfiance de leurs familles sur de possibles détournements. Il fallait créer une unité nationale à travers les diversités provinciales très fortes.
Il apparaissait ainsi que si les opinions des enseignants devaient rester libres, les institutions républicaines devaient échapper à l’emprise de l’État dans leur fonctionnement comme à celle des églises ou autres groupes qui pourraient vouloir imposer leur partialité.
Il ne fallait pas restreindre cette liberté d’opinion, qu’on voulait protéger et qui devenait si importante à l’école. Il est donc apparu cette notion, parfois difficile à faire comprendre, de distinction à faire entre la sphère publique et la sphère privée.
C’est une définition conflictuelle avec le Vatican qui, avec mauvaise foi, prétend que cela interdirait tout exposé d’une profession de foi religieuse dans le public. Et j’ai écrit beaucoup sur ce sujet déjà…
Mais il me faut revenir sur cette distinction car elle est devenue une définition pratique, souvent utilisée, de la laïcité. Je refuse la transposition en domaine public et domaine privé qui les matérialiserait trop, et l’église catholique en profite pour le faire, la maison étant le privé, et tout le dehors devenant le public. Je préfère « sphère », plus immatérielle (ce qui entoure) pour dire que les opinions sont… affaire personnelle, de la famille, de la culture, de ce qui appartient à chacun, chez lui comme à l’extérieur, car la liberté d’opinion, de croyances et d’expression est affaire de droits humains, donc individuels.
Alors que le domaine public n’est pas fermé au religieux, comme il ne l’est pas aux politiques, la sphère publique est représentée par les institutions officielles. Comme l’école publique doit être neutre, les institutions républicaines doivent être neutres pour demeurer ouvertes à tous les citoyens. C’est le pas en avant que la IIIe République franchit entre 1880 et 1905.
C’est ce qui me semble conséquence logique de l’évolution historique et de l’évolution juridique de ce qu’est devenue la laïcité, installée en France dans ces 25 ans si féconds.
Je disais que la séparation des églises et de l’État est une condition nécessaire de la laïcité mais qu’elle n’est pas suffisante. Il n’y a laïcité que si, dans ce cadre, les institutions, services et organes dépendants de l’État sont neutres et ouverts à tous. Si, en conséquence, ils sont fermés à toute propagande officielle à tout prosélytisme et que les citoyens, quelle que soit leur origine, opinion ou confession, sont accueillis à égalité et sans subir de pressions sur leurs convictions et culture.
La laïcité apparaît ainsi comme une organisation de la société dont le but est la cohésion sociale, la cohabitation des individus d’origines et cultures différentes, qui gardent leur liberté intégrale dans le cadre de lois démocratiques, car il n’y a pas de laïcité sans démocratie. Chacun est libre, c’est sa sphère privée, dans le cadre légal, et exerce sa liberté sans autre limitation que ce que la loi interdit. Ce qui garantit cette liberté c’est l’institution officielle neutre, strictement laïque.
Cette explication est parfaitement intelligible à l’étranger. C’est la seule que nous pouvons faire entendre hors de tout contexte de guerre religieuse ou scolaire. Elle permet de faire comprendre que, hors de tout contexte multiculturel ou communautaire, sur le modèle saxon, qui nous est étranger, nous développons un modèle conciliant l’individu et la société, l’unité nationale et la liberté des diversités existantes, la loi évitant que l’on cherche à obliger les autres à ce qu’ils ne veulent pas, ce que les religions sont toujours fortement enclines à faire.
Enfin, je voudrais qu’on finisse d’amalgamer avec la laïcité, principe républicain, des notions qui, si elles peuvent être respectables en soi, ne sont pas constitutives de ce principe.
Un laïque sera tolérant par conviction morale, parce qu’il respecte les autres et leurs opinions mais sa tolérance aura des limites et le « laïque » sera libre de ses opinions et ne sera pas, lui, neutre. La neutralité est celle des institutions, non celle des individus. Un État sera laïque ou non. Un individu sera partisan de la laïcité mais il ne pourra pas être laïque (neutre) en soi. Il ne faut pas confondre vertus morales et principes institutionnels. Cela demanderait un long développement mais je dirais ma préférence pour le « respect » envers les autres, vertu morale, plutôt que la tolérance à leur égard.
Un « laïque « (ce qui veut donc dire pour moi partisan de la laïcité) aura des opinions dans les domaines politiques et économiques, comme dans celui de la spiritualité. Il aura des préférences et des goûts personnels propres. S’il est vrai que des points communs rassemblent beaucoup des partisans de la laïcité, il ne faut pas amalgamer laïcité et libéralisme, laïcité et idées de gauche. On peut être « laïque » et de gauche. C’est le cas le plus fréquent, mais tous les partisans des idées de gauche ne sont pas laïques au sens d’appliquer les principes de la laïcité dans leur cadre institutionnel. On peut être « laïque » et avoir des choix politiques à droite et même être partisan du libéralisme en matière d’économie tout en appliquant les principes de la laïcité dans la vie publique.
À vouloir tirer de la laïcité des conséquences qui ne sont que des ajouts, fruit d’une manipulation partisane, on finit par oublier ce qui est essentiel et on fait confondre la laïcité avec une vision partisane qui la dénature. Cela rend incompréhensible à l’étranger notre vision d’une société laïque. Cela limite considérablement l’adhésion de nos concitoyens à la laïcité en n’en donnant à voir que ce qui est apparu comme sectaire. Le côté généreux et positif de la laïcité est alors occulté dans un discours qui ne devient compréhensible que par les seuls partisans convaincus.
En conclusion :
En revenant à notre propos initial : « Comment rendre sympathique la laïcité et comment la promouvoir autour de nous » je veux insister encore sur la nécessité de la dépouiller de ses oripeaux partisans et l’obligation de bien lui donner une définition précise, légale et claire. C’est une nécessité autour de nous et pas seulement à l’étranger. Combien de nos concitoyens sont capables d’expliquer ce qu’est la laïcité sans fausser son contenu ? Comment rendre attirant un système politique que l’on ne sait pas expliquer et que l’on amalgame avec une opinion politique partisane ?
Comment comprendre l’importance pour la société tout entière de la laïcité si on la réduit à son aspect scolaire, ce qui sera traduit alors par guerre scolaire et par anticléricalisme et que l’on ne pipe mot devant les transgressions des politiques dans tous les domaines de la société surtout quand ce sont des élus de gauche qui les pratiquent ? Car il n’y a pas que des élus de droite qui accommodent leur pratique facilement avec une laïcité, louée fortement en paroles, mais qui n’est pas souvent respectée en pratique. Je ne crois pas nécessaire de donner des exemples, j’en ai trop à produire !
C’est mon live-motif : expliquer la laïcité comme le système qui permet de mieux vivre ensemble grâce à des règles qui garantissent la liberté individuelle de chacun et la vie commune de tous. Un système qui n’enlève rien à l’individu, pleinement citoyen, mais qui le protège de l’État et de la majorité qui pourrait être oppressive si elle pouvait imposer ses règles à tous en entrant dans la sphère privée de chacun, qui doit être respectée.
Expliquer pourquoi il n’y a pas que l’école publique qui est soumise à ces règles laïques de neutralité mais que les hôpitaux, les administrations, tout ce qui est représentatif de l’État, les personnels qui y sont doivent être à neutres dans leurs fonctions officielles et face aux citoyens. Cette réserve de la sphère publique tombant dés qu’ils quittent les lieux et les fonctions pour laisser place à leur liberté personnelle privée, hors de leurs fonctions.
Je ne voudrais cependant pas paraître éluder un problème, celui des élus politiques exerçant les fonctions dans lesquelles ils ont été élus. Ce ne sont pas des fonctionnaires et ils reçoivent les citoyens en tant qu’électeurs au courant de ce qu’ils représentent politiquement.
Il ne viendrait à l’esprit de personne d’exiger qu’ils cachent leur appartenance politique dans l’exercice de leurs fonctions électives. Pas plus qu’on n’exigera d’un évêque qu’il cache en public ses fonctions religieuses. Mais on leur demandera de respecter la légalité laïque du pays dans l’exercice de leurs fonctions qui doivent être ouvertes à tous.
Je laisse de côté les évêques n’ayant pas à m’ingérer dans leur pratique, que je contesterai si c’est nécessaire, comme celle des autres dignitaires religieux d’autres confessions : ils doivent tous respecter la loi.
J’en viendrai au conseiller général, au maire, aux élus politiques. Leur respect de la laïcité tiendra à ce que les services du Conseil Général, de la Mairie restent neutres dans l’accueil des citoyens. Leur discours politique restant évidemment libre et engagé comme ils l’entendent. Mais ils ne sont pas au-dessus de la loi et ils devront appliquer la séparation des églises et de l’État dans leurs actes officiels. Ce n’est peut-être pas toujours facile, mais c’est une exigence pas toujours scrupuleusement respectée.
Il est évident qu’à un meeting politique ne vient que celui qui veut venir, et que la parole est libre sous les limites que la loi démocratique instaure pour éviter les abus. Dans les mêmes limites les écrits politiques sont libres en démocratie, la liberté d’opinion s’accompagnant de liberté d’expression et de manifestation. Cette expression publique fait pour moi partie de la sphère privée d’accès aux libertés individuelles et collectives auxquelles on est libre d’adhérer.
La sphère publique neutre de la laïcité n’est donc pas le domaine public mais les institutions publiques officielles, accessibles à chacun, qui ne doivent à aucun moment servir une vérité officielle ni exercer la moindre pression sur le citoyen, sur l’usager, libre. La religion, comme les partis politiques, ont la garantie démocratique d’accès à l’espace public mais tout doit être fait pour qu’ils n’imposent pas leurs vérités partisanes à ceux qui n’en veulent pas. C’est cela la liberté que la laïcité, si elle est respectée, garantit à tous.
Le 17 juin 2012
Raymond Beltran

DELBEQUE3 juillet 2015 at 11 h 25 minRépondre

En forme de contribution, je voudrais évoquer un article tout à fait intéressant de Caroline Brizard dans l’Obs du 26 juin 2015 : un Inspecteur d’Académie, M. Mathieu Clouet, IA-IPR de Lille en H-g a épluché 1 000 copies de Brevet en juin 2014, où l’une des trois questions d’éducation civique était brûlante d’actualité : « Définissez le principe de laïcité et donnez un exemple de son application en France ».

Edifiant, et sans appel : faute d’être comprise, la notion de laïcité est en train d’être instrumentalisée. La laïcité est perçue comme inutile. Les élèves se situent dans un rapport d’hostilité, dans une attitude défensive ou apeurée. A aucun moment, la laïcité n’est perçue comme une protection, une liberté que propose la République.

La laïcité évoque un conflit larvé pour beaucoup d’entre les élèves. La laïcité est définie comme un principe de méfiance ou d’hostilité envers « une » religion. Même si cette dernière n’est pas systématiquement désignée, on devine qu’il s’agit de l’islam. Pour beaucoup de collégiens, laïcité n’est pas synonyme de liberté chacun est libre de ses convictions religieuses mais de contrainte, voire de dissimulation. Les réponses renvoient à une forme de segmentation de la société, assez éloignée de l’idéal républicain. Derrière la phrase, se profile la réalité d’un des nombreux quartiers communautaires qui fleurissent dans certaines villes déshéritées du Nord .L’idée que la séparation de l’Eglise et de l’Etat garantit la liberté de chacun n’apparaît quasiment jamais. « Séparation de l’Eglise et de l’Etat ce qui permet à chacun la liberté de conscience et de religion » est une formule qui ne surgit qu’une seule fois dans le millier de copies analysées par Mathieu Clouet.Rares aussi sont les élèves qui ont noté le rôle de ciment social qu’elle peut jouer : « La laïcité permet de ne pas avoir de religions qui se confrontent, elle permet de ne pas parler de religion pour éviter les conflits », écrit un élève de Croix. Mais pour tous, ou presque, hors de Dieu, pas de salut. Seuls 2% des élèves ont imaginé qu’on pouvait être athée.

Incapcité à formuler clairement ce qu’est la laïcité, truffées d’amalgame, les réponses des élèves sont non seulement inexactes, mais elles reflètent une expérience quotidienne : la laïcité est associée à une culture sur la défensive. Des liens sont faits entre race et religion et ils renvoient au sentiment d’appartenir à une communauté maltraitée. les approximations très nombreuses, montrent que le message officiel n’est pas passé. Dans ces condoiions, le risque est grand que l’élève ne parvienne pas à dépasser une forme d’assignation identitaire et qu’il vive la laïcité comme une lutte contre luimême, contre son identité, contre sa famille…. S inous ne sommes paxs vigilants à montrer tout le bénéfice personnel et social de l’application du principe de laïcité, nous risquons de laisser la place à l’instrumentalisation.

Or, cette étude qu’il faut prendre très au sérieux va à peu près dans le même sens que le rapport remis en juin par Malek Boutik, dépuuté PS , Génération radicale. Dans ce rapport qu’il vient de transmettre au premier ministre Manuel Valls le député PS décrit «une jeunesse frustrée, prête à basculer». Il craint que la dérive islamiste en France ne se transforme en phénomène de masse. Dès la troisième ligne, il aborde son sujet: «L’analyse et la prévention des phénomènes de radicalisation et du djihadisme en particulier.» C’est une lecture politique que livre l’ancien président de SOS-Racisme, mandaté après les attentats de janvier. Le député assure que son enquête a conforté son hypothèse de départ: «Le succès des recruteurs djihadistes auprès des jeunes repose sur l’adhésion à un projet politique entrant en résonance avec leurs préoccupations internationales et leur rejet de la société démocratique occidentale, plus qu’à une doctrine religieuse fondamentaliste.»

En un mot, c’est toute la question du rapport des jeunes à la République, à ses fondements qui est posée, avec de puissants amalgames. La plongée au coeur des représentations permet de comprendre comment se forme un rejet du modèle démocratique et républicain.

Il est assurément du rôle des organisations post et péri scolaire de metrtre en oeuvre des dispositfs permlettant de se réapproproier cette belle notion de laïcité. 100 ans après la loi de 1905, ce sont d’autres combats qu’il faut mener, et je suis pleinement convaincu que la MGEN jouera son rôle de sentinelle dans une école de la fermeté bienveillante au service de la fraternité républcaine.

Catia6 juillet 2015 at 19 h 45 minRépondre

Je vous remercie de citer cet article de l’Obs qui m’a également beaucoup marquée. En effet, le défi qui se pose à la société française est sa capacité à faire comprendre ce qu’est la laïcité. L’école, le collège doivent absolument être les vecteurs de cete compréhension.
L’article de l’Obs nous interpelle car il montre à quel point les efforts en la matière restent à faire. Il est indispensable que les collegiens d’aujourd’hui, citoyens de demain, comprennent ce qu’est la laïcité, comment elle s’est construite, et pourquoi elle permet de vivre ensemble.

Erick MICHEL3 juillet 2015 at 9 h 09 minRépondre

La loi de 1905 a été une loi de compromis. L’ Eglise catholique au moment de sa publication l’a présenté comme une loi antireligieuse, ce qu’elle n’est pas, puisqu’elle garantit le liberté de croyance (et de non croyance) et le droit d’exprimer sa croyance.(cf les articles 1 et 2 de la loi). cela est d’autant plus remarquable que les concepteurs de la loi , étaient pour la plupart des libres penseurs convaincus. Mais ils avaient le sens des valeurs de la République (ce qui était loin d’être le cas de l’autre côté).

SALANICK2 juillet 2015 at 21 h 04 minRépondre

Je suis fort mécontent de l’arrêt du Conseil d’Etat qui stipule que les « mamans voilées » qui participent aux sorties scolaires organisées par les écoles publiques, ne sont pas chargées de mission de service public. Ainsi peuvent-elles librement porter leurs signes ostentatoires d’appartenance religieuse, devant tous les élèves concernés par les sorties scolaires.
Mon agacement se renforce quand j’entends le Ministère de l’Education nationale, rappeller qu’il appartient aux Directeurs d’école d’accepter ou de refuser tel ou tel accompagnateur.
Je trouve ainsi que l’on nage dans la plus totale hypocrisie et que l’on remet gravement en cause le principe de laïcité. Je voudrai qu’en la matière les choses changent !

Bernard JABIN2 juillet 2015 at 10 h 59 minRépondre

Bonjour,
Il me semble important de rappeler l’inscription du principe de laïcité dans le Préambule de la constitution de 1946.

Laurence1 juillet 2015 at 17 h 09 minRépondre

Bonjour
je suis déléguée MGEN, et à ce titre je trouve très intéressant que notre mutuelle ouvre ce forum au sujet de la laïcité.
Des évènements récents ont percuté nos références, nos valeurs, la laïcité a fait l’objet de nombreux débats dans les établissements scolaires.
Ainsi, MGEN, par son implication dans l’éducation nationale, dans la société, me semble tout à fait légitime pour intervenir. Je rebondis sur les propositions de Jason Thorne 99 concernant l’aide que MGEN peut apporter « aux salariés de l’éducation nationale ».
Que souhaitons nous alors ? Quelle est la plus value de notre mutuelle ?
A nous de le décider.

Jean Claude1 juillet 2015 at 14 h 20 minRépondre

MGEN et laïcité?il y a vraiment de quoi se poser la question après l’AG extraordinaire où a été votée la possibilité d’accueillir au sein de la mutuelle des personnels de droit privé (personnels non enseignants de l’enseignement confessionnel) Si la question des enseignants du privé est réglée de fait par le référencement, je ne vois pas pourquoi on a vendu nos valeurs pour un plat de lentilles avec le racolage du personnel non enseignant qui relève des Associations de Gestion de l’enseignement catholique entre autres! Désolé de voir notre structure laïque devenir un consensus mou. Ou alors il faut nous dire clairement qu’on ouvre la porte à tout le monde mais de grâce assez d’hypocrisie. J’ai entendu le mot « trahison » lors de l’AGE et je ne suis pas loin de le faire mien.

Patrick1 juillet 2015 at 15 h 20 minRépondre

Waouhhhh!!!! Un adhérent MGEN « militant », apparemment, participant à l’AG de MGEN… Et qui exprime la confusion de certains esprits qui ne voient dans la « laïcité » que le côté « école publique ». Ne nous trompons pas de sujet! Ne nous trompons pas de combat! Et arrêtons de vouloir remettre à l’ordre du jour un sujet qui a tranché en 1984 quand les défenseurs d’un système unifié et laïque d’éducation ont perdu la partie, sous un gouvernement « de gauche »…
Je ne vois pas dans la contribution de Jean-Claude la plus petite contribution à l’enjeu proposé comme sujet de discussion pour ce forum. Sauf, peut-être, son évocation d’une « structure laïque » (la MGEN) qui « ouvre la porte à tout le monde »… Je ne sais pas si le MGEN « ouvre la porte à tout le monde » mais j’ai surtout l’impression qu’elle n’entend la fermer à personne, pour peu que chacun laisse en entrant toute intention d’exprimer à l’intérieur ses convictions personnelles en matière religieuse.
Comme quoi, certains « défenseurs » de la laïcité font parfois la démonstration d’une conception bien étriquée de celle-ci, aux antipodes de ce que signifie pour moi ce concept qui n’est fait que du respect des convictions religieuses (ou du respect de l’absence de celles-ci) pour peu qu’aucun ne les manifeste dans la sphère publique…
Des « valeurs vendues pour un plat de lentilles »? « Consensus mou »? « Hypocrisie »? « Trahison? »
Chacun a le droit d’avoir son appréciation sur les décisions prises par une organisation.
Je ne sais pas qui ou quoi la MGEN a trahi… J’avais cru comprendre qu’elle voulait surtout affirmer plus fortement son ancrage sur le principe de laïcité et qu’elle en appelait aux contributions pour donner corps à cette ambition. Mais peut-être suis-je aveuglé… par mon indépendance d’esprit…

Patrick1 juillet 2015 at 10 h 44 minRépondre

Découvrant l’ensemble de vos avis, que je trouve fort intéressants, je réagis à certaines expressions…
Comment certain(e)s peuvent-ils assimiler la démarche MGEN qui vise à promouvoir la laïcité républicaine et à lui donner une dimension concrète (« Faire et vivre ensemble dans la mutuelle ») à une simple mise en cause de certaines religions (Islam notamment)? Mais je me dis que j’ai dû mal comprendre Charline qui évoque de « …beaux discours démago quasi-islamophobes. » Je me dis qu’il n’est pas possible qu’elle assimile MGEN aux auteurs de ce genre de propos.
Mais je comprends trop bien, en revanche, Peache75, pour qui peut importerait que les salariés MGEN affichent une appartenance religieuse, pourvu que son dossier soit bien traité. Et bien non! On ne pourrait s’orienter vers de telles pratiques sans remettre en cause la laïcité républicaine qui fait du spirituel un domaine privé. MGEN s’inscrit résolument dans les valeurs et principes républicains, dont la laïcité. C’est bien qu’elle l’affirme dans ses statuts. C’est encore mieux qu’elle ait la volonté de la traduire dans son fonctionnement.
Et maintenant, quelles idées d’actions concrètes sommes-nous capables de lui proposer quant au « Vivre et faire ensemble dans la mutuelle »?

Patrick1 juillet 2015 at 10 h 11 minRépondre

J’ai d’abord envie de répondre à Flo qu’il ne me semble pas que MGEN ait envie « de statuer » sur la question de la laïcité… Juste la volonté, sans doute, de faire vivre très concrètement le concept dans ses propres structures. En l’intégrant dans ses statuts, d’abord. En élaborant une charte pour ses établissements (une charte dont il faudra en effet vérifier « l’application » ou, au moins, le fait qu’elle ne puisse être ignorée de quiconque, professionnels de santé ET patients).
Quant à des « sanctions » en cas de « non-respect », je pense que la démarche est plus dans une dimension de communication, d’invitation aussi à la réflexion mais pas du tout dans un positionnement de « gardien du temple », fut-il laïque…

Pascal1 juillet 2015 at 8 h 52 minRépondre

Bonjour,
bien-sûr que l’expression ouverte et humaniste de la laïcité, c’est important actuellement, face aux assauts répétés d’opinions peu tolérantes. Et biens-sûr que toute organisation, comme tout citoyen, toute personne physique et morale peut s’exprimer sur le forum, étymologiquement le lieu est fait pour cela. Une organisation mutualiste n’est-elle pas l’une des mieux à même de partager un esprit d’ouverture, de collectivité, de progrès commun ?
La laïcité, loin de nier toute expression de croyance personnelle, est au contraire le droit reconnu pour tous de croire ou ne pas croire en ce que l’on veut.
Cela passe par deux conditions indispensables : l’une est l’éducation, la connaissance des croyances et des organisations qui les portent, pour être capable d’exercer en individus libres et matures notre réflexion critique et notre liberté de choix et d’opinion.
La seconde est la tolérance sans prosélytisme, l’espace public n’étant pas destiné en la matière à convaincre l’autre que lui se trompe et que ma foi ou ma non-foi est dans le vrai.
C’est là que beaucoup de personnes « spirituellement » engagées méconnaissent les limites et veulent avoir raison, là où la raison n’a rien à faire. La liberté (de croire/pas croire) des uns s’arrête là où commencent celle des autres. Laïcité = laisser-vivre, dans un espace partagé ouvert mais dépassionné et non-revendicatif.

mithe30 juin 2015 at 12 h 10 minRépondre

Bonjour chère mgen, je pense que l’inscription des valeurs de notre république et tout particulièrement la laïcité qui est le fondement du bien vivre ensemble dans notre pays: sans laïcité comment des cultures et des religions très différentes peuvent-elles vivre en harmonie dans un même pays sans la séparation des Eglises et de l’Etat,
la religion doit rester dans le domaine privé de chacun qui a le droit de croire, de douter ou de ne pas croire. Or il se trouve dans certains établissements de soins ou de convalescence (maison St Joseph de Quimperlé, Hôpital de Pont L’Abbé) des crucifix dans les chambres et dans le second des infirmières religieuses en tenue.
Je crois que pour pouvoir accueillir la diversité des cultures dans la sérénité , il serait souhaitable que ces manifestations religieuses cessent;
étant entendu que chaque patient puisse apporter ses objets cultuels dans l’espace qui lui est réservé et que chaque religieuse travaille en tenue civile pendant le temps de son service.

MY1430 juin 2015 at 15 h 26 minRépondre

La neutralité des personnels soignants doit être de mise dans un établissement du service public mais peut-on demander la même chose dans les établissements affichant clairement leur caractère religieux? Difficile de nier l’histoire, les établissements de soins qui ont été fondés par des religieux ne pourraient être aujourd’hui écartés du réseau de soins qu’ils ont contribué à mettre en place, au motif qu’ils sont religieux.Doit-on repenser un réseau de soins totalement public et donc totalement neutre? Pourquoi pas. Je crains que les fonds ne viennent à manquer…
Quant aux patients, tout à fait d’accord pour la présence d’objets liés à leurs croyances mais quelle limites donner aux exigences d’origine religieuse (repas, célébrations…)? Les établissements doivent-ils prévoir des espaces réservés pour les pratiques religieuses? Pour de longs séjours voire pour les maisons de retraite, faut-il prévoir une salle réservée aux activités religieuses? Un espace œcuménique?

Patrick2 juillet 2015 at 8 h 58 minRépondre

Que des établissements de soin aient une origine liée à une religion, c’est une réalité. Pour autant, aujourd’hui, ils ne s’adressent nullement à une population qui partagerait dans son ensemble les orientations religieuses des fondateurs et ne devraient donc pas aussi ostensiblement afficher leur « appartenance » à une communauté religieuse. Mais ceci ne concerne pas les établissements MGEN.
Quant à la question d’envisager une salle dédiée « aux activités religieuses » dans les établissements de long séjour, moi, athée, je considère qu’elle mérite réflexion et qu’elle n’est pas une atteinte à la laïcité. Respecter la personne en établissement implique sans doute aussi de lui permettre une forme d’exercice de sa spiritualité, dès lors que ceci se fait en un lieu réservé et en se prémunissant de toute tentative de prosélytisme. Sûrement plus facile à proposer qu’à mettre en oeuvre, mais cela vaut la peine d’y réfléchir… Au risque de provoquer quelques remous parmi les adhérents de MGEN, du moins chez les tenants – rares, j’espère – d’une approche « pure et dure » de la laïcité…

alice29 juin 2015 at 18 h 25 minRépondre

Bonjour,
Les principes et valeurs de la mutuelle reposent, me semble-t-il, tout simplement sur la constitution française : « …La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances …
La devise de la République est Liberté, Égalité, Fraternité… ».
Un simple rappel de fondamentaux, le socle du vivre ensembles.

Es29 juin 2015 at 15 h 22 minRépondre

Bonjour,
Un principe : on ne doit pas laisser la laïcité à ceux qui la pervertissent.
Un objectif : faire comprendre ce qu’est la laïcité.
Aujourd’hui, bon nombre de nos amis qui se réclament d’une croyance religieuse comprennent la laïcité comme un combat contre leur religion.
Nous devons leur faire comprendre que la laïcité n’est pas (n’est plus !) un combat contre la religion mais ce qui permet l’exercice de leur religion.
La laïcité permet à toutes les croyances d’exister, de vivre dans des lieux dédiés, sans empiéter sur le domaine public afin que personne ne se sente gêné ou agressé par la religion de l’autre.
Quelque part la laïcité permet également à ceux qui ne se réclament d’aucune religion, agnostiques ou athées, de vivre en toute quiétude.
Le problème le plus important à mon sens est que depuis plusieurs années, la laïcité est devenue une antienne de certains partis politiques qui s’en servent afin de combattre l’exercice de certaines religions, principalement l’islam.
La laïcité étant devenue pour eux une idéologie alors que c’est un idéal républicain qui permet le vivre ensemble.
Je le dis en tant qu’athée convaincu : notre mutuelle doit rappeler ses principes et ses valeurs. Si elle s’engage sur le thème de la laïcité, elle doit le faire impérativement dans le sens de l’inclusion.
Amicalement,
E.S

mirabelle5430 juin 2015 at 14 h 11 minRépondre

D’accord à 100% ! Oui à la laïcité en tant que vecteur de tolérance !

Arthur26 juin 2015 at 15 h 54 minRépondre

Bonjour,
Ne pensez-vous pas que la laïcité doit avant tout être des actions concrètes ? Juste après les événements du 7 janvier, certains professeurs ont été dépassés voire chahutés par leurs élèves. La MGEN n’a-t-elle pas un rôle à jouer pour accompagner ses adhérents avec un soutien psychologique ou des ateliers spécifiques ? En histoire, géographie ou bien en lettre par exemple, le bon sens et l’expérience de la MGEN pourrait permettre de construire des propositions concrètes afin de faire cohabiter croyances et pédagogie, religions et République… quitte à se substituer au ministère malheureusement bien empêtré dans ses reformes. Après tout quand un professeur sombre dans la dépression, la MGEN est là financièrement pourquoi pas moralement.

Karim7829 juin 2015 at 13 h 00 minRépondre

Bonjour Arthur,

Je vous rejoins totalement sur le fait que les profs d’Histoire-Géographie ont, je pense, été les premiers à rentrer dans le vif du sujet en cours.

Pour ma part j’ai plusieurs élèves qui ont souhaité que nous parlions de Charlie, la plupart n’ont pas compris que de telles actes puissent être perpétrés « pour des dessins ». Le discours s’est ensuite orienté sur le respect des religions et bien évidemment la laïcité. Je ne sais pas si la MGEN était la mieux placée pour nous aider, mais il a fallu en tout cas que je prenne du temps avec eux pour leur expliquer le principe même d’un état laïque !

Une charte aurait sans doute pu être utile pour leur montrer des exemples précis. Dans tous les cas, à ce moment-là, toute aide aurait été précieuse vous vous en doutez !

Seb P.26 juin 2015 at 14 h 42 minRépondre

La laïcité est un vrai sujet d’actualité. On le voit encore aujourd’hui avec les évènements tragiques en Isère et le spectre des attentats de janvier encore très présent. N’y a-t-il pas un risque cependant à traiter d’un sujet, très profond et complexe, dans un contexte politique et social extrêmement tendu ? Avons-nous le recul nécessaire pour prendre des mesures pertinentes, sans que l’émotion ne prenne le pas sur la réflexion ?

Bernard JABIN26 juin 2015 at 13 h 48 minRépondre

Bonjour,

Il me semble important que la MGEN, en cette année du 70ème anniversaire de la Sécurité sociale, ouvre un tel débat sur les valeurs fondatrices de la République, valeurs constitutives de notre mutuelle et valeurs de référence de nos adhérent-e-s.

mirabelle5426 juin 2015 at 10 h 50 minRépondre

Bonjour à tous et merci à MGEN pour cette initiative !

Même s’il est vrai que les sujets liés à la laïcité ont déjà fait l’objet de nombreux débats et de nombreuses propositions de loi depuis les événements du 7 janvier dernier, je trouve l’idée de nous offrir la possibilité d’en discuter tous ensemble très intéressante !

Pour moi, la laïcité c’est surtout protéger toutes les religions en leur donnant la possibilité de s’exprimer et d’exercer leur culte en paix. Mais la question qui se pose est la suivante : comment pouvons-nous repenser le « vivre-ensemble » face au phénomène du radicalisme religieux, et comment concilier les valeurs républicaines (ex : liberté d’expression, laïcité…) avec le respect des religions ?

peache7526 juin 2015 at 10 h 28 minRépondre

Bonjour, ce débat est passionnant mais il est parfois difficile de rester serein dans cette période dans laquelle les quelques comportements de repli identitaire constatés sont fortement médiatisés. Je rejoins Flo : MGEN est une entreprise privée dans laquelle les salariés sont soumis au droit du travail qui ne connaît pas l’obligation de neutralité. Mettre en œuvre la laïcité auprès des adhérents, cela passera par une restriction des libertés des salariés, notamment par l’interdiction du port de signes religieux. Et, ne nous voilons pas la face (c’est le cas de le dire !), certaines religions seront plus concernées que d’autres par cette interdiction. MGEN est-elle prête, pour défendre des valeurs qui l’honorent, à passer pour une entreprise xénophobe ? Je suis adhérente MGEN et pour ma part, si mon dossier est traité avec professionnalisme, je me contrefiche que la personne qui s’en charge soit athée, voilée, porte une croix ou une kippa. J’estime d’ailleurs ne pas avoir à le savoir.

Catia26 juin 2015 at 11 h 59 minRépondre

Je ne pense pas qu’il s’agisse de xénophobie, mais au contraire d’assurer le meilleur respect possible de chacun (salariés, patients, adhérents, entreprise).
L’observatoire de la laïcité a publié un guide sur la mise en oeuvre de la laïcité dans l’entreprise privée. Le document est intéressant car il donne des cas concrets, tant du point de vue du salarié que de l’entreprise.
http://www.gouvernement.fr/sites/default/files/contenu/piece-jointe/2014/07/guide_gestion_du_fait_religieux_dans_lentreprise_privee.pdf

mowgli97125 juin 2015 at 17 h 52 minRépondre

De mon point de vue, la laïcité ne signifie pas dépouiller notre société de tous les signes religieux visibles en public. Certains sont profondément ancrés dans notre culture comme l’évoquait Charline. Il me semble paradoxalement qu’une meilleure connaissance théorique de l’ensemble des religions monothéistes (au delà des croyances personnelles de chacun) permettrait d’apaiser beaucoup de tensions et d’éviter certains excès.
Cette idée de charte a pour mérite de relancer le débat mais le moyen proposé me semble malheureusement dérisoire. Un travail de fond doit être fait sur l’éducation (histoire des religions)

fabienne dumasdiat25 juin 2015 at 14 h 02 minRépondre

Un article très intéressant de Nicolas Lagrange sur cette thématique est paru dans la revue « Alternatives Economiques » de juin 2105. Son titre : « Quand la religion s’invite en entreprise »… »Laïcité, chartes, aménagements au cas par cas, guides pratiques… comment les entreprises s’organisent pour appréhender le fait religieux. Un exercice très sensible. » A lire !

Gaelbp25 juin 2015 at 14 h 29 minRépondre

Bonjour Fabienne,

J’ai également trouvé très intéressant l’article que vous évoquez. Malheureusement, je viens de vérifier sur leur site Internet et le contenu semble encore en accès limité aux abonnés… En principe, le contenu devrait être accessible pour tous dans les jours à venir. Mais je soutiens vos dires : à lire !

Je tiens également à remercier MGEN de nous offrir un espace de discussion qui semble accueillir des personnes bien déterminées à discuter sur un ton amical !

charline25 juin 2015 at 13 h 42 minRépondre

Je trouve très bien de soutenir les valeurs de la République mais il faut voir les intensions qui se cachent derrière… J’ai de plus en plus l’impression que la laïcité est une matraque qu’on utilise pour taper sur les religions autre que le christianisme quand elles dérange. Si l’école est sensée être laïque, pourquoi on mange du poisson le vendredi dans certaines écoles ? Pourquoi le 25 décembre est férié ? C’est un peu « laïcité oui, mais pas trop quoi »… Si MGEN doit faire quelque chose, c’est plutôt de s’assuré que la laïcité est pareil partout pour tout le monde…

Gaelbp25 juin 2015 at 17 h 22 minRépondre

Je pense que vous faites bien de souligner que la laïcité ne doit pas être utilisée au détriment d’une religion plutôt qu’une autre, mais plutôt pour, justement, favoriser la tolérance entre les individus !

Après, en ce qui concerne les exemples que vous évoquez (poisson le vendredi, 25 décembre férié, …), je pense que cela reste tout de même une histoire de tradition, et pour certains d’habitudes… Ce que je veux dire pas là c’est que, moi-même étant incapable de trancher quant à l’existence d’un (ou de plusieurs ?) dieux, je vois les fêtes de Noël comme une tradition et une manière de se retrouver en famille ou entre amis, sans aucune arrière-pensée religieuse. Vous voyez ?

charline26 juin 2015 at 16 h 11 minRépondre

Tout à fait Gaelbp. Mais là vous parlez des différences (parfois floues) entre une culture ou une identité d’une part et une religion de l’autre. Si vous dites qu’on ne peux pas demander à la culture française de dénaturer son identité en laissant de côté Noël et compagnie, peut-on décemment demander à une personne d’une autre culture de le faire ? Enfin, je m’éloigne un peu du débat là…
Tout ça pour direque la laïcité, c’est comme la parité homme/femme etc… tout le monde en parle mais il faut des vraies mesures derrière. J’ai vu sur ce forum des idées sur l’accompagnement des profs. Je suis pour ce genre de mesure à condition qu’elle soient réellement non-discriminatoires. Donc oui à la vraie laïcité qui se traduit en actions justes, non aux beaux discours démago quasi-islamophobes…

P_Mendoza26 juin 2015 at 15 h 38 minRépondre

Je te rejoins complétement Charline !

Les établissements scolaires publics sont ils tous réellement laïcs ?

Mes enfants sont scolarisés en Moselle.
L’école porte le nom d’un saint.
Les élèves sont invités à participer à un cours de religion (catholique !) hebdomadaire où le professeur de religion leur explique que nous venons tous d’Adam et Eve (heu…. Le cours de science naturel vient ensuite, c’est bien cela ?)
Le vendredi c’est bien entendu poisson pour tout le monde à midi.
Et pour les vacances de Noël mes enfants m’ont rapporté des petits personnages de la crèche confectionnés par eux même à mettre sous le sapin (heu… et pour les familles qui ne souhaitent pas croire au petit Jésus ?)

La laïcité concerne toute les religions. Il serait intéressant de commencer par faire en sorte qu’elle soit bien appliquée dans tous les établissements publics.

Gaelbp26 juin 2015 at 16 h 28 minRépondre

Vous avez parfaitement raison Charline… De vraies mesures, non discriminatoires, et des mesures claires ! Voilà ce dont nous avons besoin.

Quant à votre remarque P_Mendoza, il est vrai que certaines incohérences subsistent dans des établissements publics. Personnellement, j’exerce dans le Vaucluse, et rien de tel n’est organisé dans mon établissement… Mais je suis parfaitement conscient que cela existe ailleurs.

Voilà qui démontre encore une fois la nécessité de mesures pour uniformiser tout ça !

Loic25 juin 2015 at 13 h 17 minRépondre

Merci à MGEN de nous offrir l’opportunité de discuter ensemble sur ce sujet aussi vaste qu’intéressant qu’est la laïcité.
Les religions (toutes confondues) ont été créées, il me semble, à une époque où les sciences ne nous permettaient pas de comprendre notre monde et la politique de l’administrer aussi facilement qu’aujourd’hui.
Raconter des histoires permettait d’apaiser les peuples vis-à-vis d’un environnement souvent incompréhensible et hostile.
Cela permettait aussi de donner des règles élémentaires mais fondamentales pour assurer la vie d’une communauté.

Aujourd’hui, nous vivons dans un monde moderne où les religions n’ont plus nécessairement ces rôles à jouer.
Il importe notre monde soit libre.
A chacun de croire aux histoires qui le rassurent sans chercher à imposer aux autres ses propres croyances.
Je suis profondément athée, mais je respecte les croyances et la culture des uns et des autres.
Loic

jason.thorne9925 juin 2015 at 12 h 16 minRépondre

Bonjour,
Je trouve trouve votre initiative très importante dans la mesure où nous sommes tous concernés de près ou de loin par la laïcité. Le terme est trop souvent utilisé (détourné ?) par les médias, la définition en devient floue… tout le monde en parle, tout le monde sait que c’est important, mais peu d’actions concrètes semblent en découler. Donc oui, passons des paroles à l’acte, du flou à l’utile. L’inscription des valeurs de la République aux status est une bonne idée, de même que la rédaction de cette charte. Je pense que MGEN peut (doit ?) aller encore plus loin en aidant les salariés de l’éducation national au quotidien (documentation, aide à la gestion des conflits, groupes de discussion…)

Flo25 juin 2015 at 14 h 05 minRépondre

Bonjour,
Je ne suis pas certaine qu’MGEN, en tant qu’entreprise, ait à prendre partie sur un tel sujet. Ce sujet doit être statué par l’état uniquement et doit rayonner dans l’ensemble des entreprises/institutions/collectivités etc.
Cette initiative est-elle légale ?

Flo25 juin 2015 at 14 h 09 minRépondre

Qui dit charte dit mesure de contrôle et punition ?

Philippe G26 juin 2015 at 10 h 42 minRépondre

Très surpris par cette vision de la notion de charte …
Je pense à l’inverse qu’une telle charte serait un garde-fou, une protection sur ces sujets sensibles tant pour les usagers que pour les personnels des Établissements Mgen.

Gaelbp25 juin 2015 at 17 h 08 minRépondre

Bonjour Flo,

Cela reste une supposition mais, je pense que si cette charte est rédigée en collaboration avec l’Observatoire nationale de la Laïcité comme mentionné plus haut, il y a peu de chance que cette initiative soit illégale.

Qu’en pensez-vous ?

Excellente fin d’après-midi.

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